Avoir passé 11 ans à tes côtés à l’agence et avoir écrit des dizaines de campagnes, eu d’interminables débats pour les ciseler et être parti plusieurs fois dans les Hauts de France pour les défendre. Cela a été notre quotidien, un quotidien que tu savais bousculer avec vigueur mais sans brutalité.
Car tu portais en toi autant de courage et que de générosité. Tu étais là aussi pour écrire ce film afin de sauver des enfants malades du cœur. Un film sans budget, offert à Mécénat Chirurgie Cardiaque. Et tu n’avais pas fait que l’écrire et le concevoir, tu étais venu le porter et le présenter pour lui donner toutes les chances d’exister et de faire son œuvre.
Discrète et déterminée, comme ce soir d’hiver où nous avions éteint un départ d’incendie dans les faux plafond de l’agence.
Tu avais repéré une odeur de brûlé et étais venu me voir. Ça rougeoyait sous une dalle, on l’avait soulevée de la pointe d’un long parapluie. Le feu était parti d’un court-circuit, la petite fournaise était en marche et déjà ronflait avec l’appel d’air. Nous n’étions plus que 4 à l’agence au rez-de-chaussée avec toutes les habitations au dessus. Pendant que 2 d’entre nous étaient partis appeler les pompiers et faire évacuer les étages, on s’était attaqué aux flammes. Tu soulevais la dalle et je vidais un extincteur. On était resté ensuite dans l’obscurité, prêt à remettre ça si ça repartait. Puis les lumières des lampes des pompiers avaient percé le brouillard de fumée et de poudre d’extincteur. Ils avaient fini le travail à la hache avec quelques nouveaux jets sur les débris. Le temps est passé, les personnes aussi. On l’a oublié, mais que ce serait-il passé si tu n’avais pas été là ?
Tu étais une petite héroïne discrète.
Ton élégance, tes mots et ta présence me manquent déjà.
Mes pensées vont à sa famille, ses amis, son fils Jacques et son compagnon Jean-Simon.